Critique de l'album More Light de Primal Scream § Albumrock (2024)

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Critique de l'album More Light de Primal Scream § Albumrock (1)


More Light


(13/05/2013 - Ignition Records - Indie rock - Genre : Rock)
Produit par

1- 2013 / 2- River Of Pain / 3- Culturecide / 4- Hit Void / 5- Tenement Kid / 6- Invisible City / 7- Goodbye Johnny / 8- Sideman / 9- Elimination Blues / 10- Turn Each Other Inside Out / 11- Relativity / 12- Walking With The Beast / 13- It's Alright, It's OK / 14- Nothing Is Real / Nothing Is Unreal / 15- Requiem for the Russian Tea Rooms / 16- Running Out of Time / 17- Worm Tamer / 18- Theme From More Light

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Critique de l'album More Light de Primal Scream § Albumrock (3)

"Le rock 'n' roll moderne tient un nouvel Everest auquel se mesurer."

Pierre D, le 16/08/2013

( mots)

Primal Scream est de retour et c'est heureux. Ouvrant More Light avec un morceau intitulé "2013", le groupe montre qu'il n'est pas là pour se marrer. La house et son crossover avec le rock sont morts, la Britpop aussi, sans parler du retour du rock. Mais Primal Scream est toujours là, vivant et vivace, et Bobby Gillespie est toujours aussi idéaliste que paranoïaque. Comme tous les rockeurs passionnés par l'électronique et la machine, il semble entretenir avec ça un rapport d'attirance/répulsion. Amour de l'hybridation mécanique et haine du complexe militaro-industriel. En 2013 Bobby s'interroge: "What happened to the voices of dissent? Getting rich, I guess". Ces voix de la dissidence pourraient bien être les siennes, lui qui a cédé à la nostalgie lucrative et rejoué partout dans le monde son Screamadelica 20 ans après sa parution, ramassant un bon pactole au passage. Rien de neuf sous le soleil ecstasy depuis 2008 (Beautiful Future), alors qu'en est-il en 2013?

À l'évidence, Primal Scream n'est plus ce qu'il était. Comment cerner l'identité musicale d'un groupe qui a connu le succès un crossover house-rock (Screamadelica), publié le meilleur disque des Rolling Stones depuis longtemps (Riot City Blues) tout en prenant soin de faire connaître à sa musique les soufflettes dub (Vanishing Point) et les stridences industrielles (XTRMNTR)? More Light se présente au premier abord comme un condensé de tous les chemins pris par Primal Scream, du krautrock ("Hit Void") au single stonien ("Invisible City") en passant par de longue plages un peu planantes ("River Of Pain"). Rien de bien excitant donc, un disque bilan, agréable remise à jour de tout ce qui a pu faire Primal Scream, la nouveauté et la niaque en moins.

Mais que l'on s'y attarde un peu et l'on découvre que Primal Scream est peut-être le seul groupe qui peut se targuer de demeurer passionnant après plus de 20 années d'activité. On avait fini par oublier que le groupe est une formidable machine à danser, "Culturecide" sonne comme un hymne de club détraqué où le saxophone psychotique et les vocaux de muezzin dément soutiennent les déclamations anti...guerre (?) de Gillespie. Le saxophone, justement, constitue le fil rouge du disque. Accompagnant un striptease défraîchi sur "Goodbye Johnny" ou hurlant comme un maniaque sur "Hit Void", le saxo est l'instrument moteur de More Light. Il assume le thème de "2013" (au sens jazz du terme), single de 10 minutes lancé sur les rails mécaniques du krautrock allemand des années 70 (Neu et Faust).

Primal Scream n'a jamais compté de grand compositeur dans ses rangs. Son plus gros carton, Screamadelica, reposait sur l'hybridation rock/house où le feeling et le caractère inédit comptaient plus que la qualité pop. Primal Scream a ensuite cultivé son terreau établi par l'axe Rolling Stones/Stooges/psychédélisme de manière plus ou moins évidente. Il suffit d'écouter le single "It's Alright, It's OK" qui conclut l'album, plagiat du "You Can't Always Get What You Want" stonien pour s'en convaincre. Primal Scream ce sont des classicistes qui prennent assez de drogues pour vouloir dynamiter leur pop sans la déraciner.

De là, les titres les plus foncièrement rock 'n' roll sont loin d'être les plus intéressants ("Invisible City") et on leur préfèrera les moments expérimentaux et aventureux, comme le marécageux "Tenement Kid" qui fourmille d'effets électroniques bizarres hérités du dub et de chœurs angéliques. Avec 50 idées par chanson, More Light est un disque d'une richesse sidérante. "Sideman" donne naissance à un nouvel élément mélodique toutes les 20 secondes et passe sans complexe d'une basse punk ultrasaturée à une intoxication free jazz, tandis que "Turn Each Other Inside Out" débute sur une basse agile (qui rappelle étrangement "Wanna Be In LA" des Eagles Of Death Metal) pour foncer toutes bandes inversées dans le psychédélisme sixties. Ce bruissem*nt permanent, ce foisonnement d'idées, c'est ce qui fait la modernité du rock de Primal Scream. Gillespie dit à propos de ce disque: "It's a rock 'n' roll record, but modern rock 'n' roll" et il ne se trompe pas.

Gillespie a toujours tenu sa collection de disques ouverte à tous au travers de sa propre discographie, des obsessions Ronettes/Velvet Underground de The Jesus And Mary Chain aux expériences sonores de Primal Scream. Ce dernier est assurément un groupe référencé voire un groupe de rock de collectionneurs tel que défini par Simon Reynolds: "Dans le rock de collectionneurs, l'appréciation esthétique du disque est largement liée à la connaissance du rock par l'auditeur (parce que le créateur y glisse des allusions pour que vous les repériez en souriant)" (in Bring The Noise p.553). Ces emprunts et citations sont parfaitement digérés par Primal Scream qui produit aujourd'hui une musique rock à la fois classique et moderne.

On en connaît peu qui vieillissent avec une telle dignité. Peut-être est-ce lié à la forme qu'a prise Primal Scream depuis Screamadelica, à savoir que le groupe n'en est pas vraiment un, plus proche du collectif à géométrie variable autour de la personne de Bobby Gillespie. On peut reprocher bien des choses à l'Écossais, notamment son absence de voix et de charisme (ce qui reste problématique pour un chanteur frontman) mais dans la mesure où il est le seul membre permanent de la formation avec le guitariste Andrew Innes, on peut raisonnablement en déduire qu'on lui doit la majeure partie de l'œuvre passionnante de Primal Scream. C'est ce caractère mouvant qui permet sans doute à Primal Scream de se renouveler au gré des changements de line-up et d'orientation musicale, pour produire une musique qui bénéficie tant de l'excitation de la nouveauté que du savoir-faire des anciens. Du rock 'n' roll moderne donc.

À l'évidence, Primal Scream n'est plus ce qu'il était. Comment cerner l'identité musicale d'un groupe qui a connu le succès un crossover house-rock (Screamadelica), publié le meilleur disque des Rolling Stones depuis longtemps (Riot City Blues) tout en prenant soin de faire connaître à sa musique les soufflettes dub (Vanishing Point) et les stridences industrielles (XTRMNTR)? More Light se présente au premier abord comme un condensé de tous les chemins pris par Primal Scream, du krautrock ("Hit Void") au single stonien ("Invisible City") en passant par de longue plages un peu planantes ("River Of Pain"). Rien de bien excitant donc, un disque bilan, agréable remise à jour de tout ce qui a pu faire Primal Scream, la nouveauté et la niaque en moins.

Mais que l'on s'y attarde un peu et l'on découvre que Primal Scream est peut-être le seul groupe qui peut se targuer de demeurer passionnant après plus de 20 années d'activité. On avait fini par oublier que le groupe est une formidable machine à danser, "Culturecide" sonne comme un hymne de club détraqué où le saxophone psychotique et les vocaux de muezzin dément soutiennent les déclamations anti...guerre (?) de Gillespie. Le saxophone, justement, constitue le fil rouge du disque. Accompagnant un striptease défraîchi sur "Goodbye Johnny" ou hurlant comme un maniaque sur "Hit Void", le saxo est l'instrument moteur de More Light. Il assume le thème de "2013" (au sens jazz du terme), single de 10 minutes lancé sur les rails mécaniques du krautrock allemand des années 70 (Neu et Faust).

Primal Scream n'a jamais compté de grand compositeur dans ses rangs. Son plus gros carton, Screamadelica, reposait sur l'hybridation rock/house où le feeling et le caractère inédit comptaient plus que la qualité pop. Primal Scream a ensuite cultivé son terreau établi par l'axe Rolling Stones/Stooges/psychédélisme de manière plus ou moins évidente. Il suffit d'écouter le single "It's Alright, It's OK" qui conclut l'album, plagiat du "You Can't Always Get What You Want" stonien pour s'en convaincre. Primal Scream ce sont des classicistes qui prennent assez de drogues pour vouloir dynamiter leur pop sans la déraciner.

De là, les titres les plus foncièrement rock 'n' roll sont loin d'être les plus intéressants ("Invisible City") et on leur préfèrera les moments expérimentaux et aventureux, comme le marécageux "Tenement Kid" qui fourmille d'effets électroniques bizarres hérités du dub et de chœurs angéliques. Avec 50 idées par chanson, More Light est un disque d'une richesse sidérante. "Sideman" donne naissance à un nouvel élément mélodique toutes les 20 secondes et passe sans complexe d'une basse punk ultrasaturée à une intoxication free jazz, tandis que "Turn Each Other Inside Out" débute sur une basse agile (qui rappelle étrangement "Wanna Be In LA" des Eagles Of Death Metal) pour foncer toutes bandes inversées dans le psychédélisme sixties. Ce bruissem*nt permanent, ce foisonnement d'idées, c'est ce qui fait la modernité du rock de Primal Scream. Gillespie dit à propos de ce disque: "It's a rock 'n' roll record, but modern rock 'n' roll" et il ne se trompe pas.

Gillespie a toujours tenu sa collection de disques ouverte à tous au travers de sa propre discographie, des obsessions Ronettes/Velvet Underground de The Jesus And Mary Chain aux expériences sonores de Primal Scream. Ce dernier est assurément un groupe référencé voire un groupe de rock de collectionneurs tel que défini par Simon Reynolds: "Dans le rock de collectionneurs, l'appréciation esthétique du disque est largement liée à la connaissance du rock par l'auditeur (parce que le créateur y glisse des allusions pour que vous les repériez en souriant)" (in Bring The Noise p.553). Ces emprunts et citations sont parfaitement digérés par Primal Scream qui produit aujourd'hui une musique rock à la fois classique et moderne.

On en connaît peu qui vieillissent avec une telle dignité. Peut-être est-ce lié à la forme qu'a prise Primal Scream depuis Screamadelica, à savoir que le groupe n'en est pas vraiment un, plus proche du collectif à géométrie variable autour de la personne de Bobby Gillespie. On peut reprocher bien des choses à l'Écossais, notamment son absence de voix et de charisme (ce qui reste problématique pour un chanteur frontman) mais dans la mesure où il est le seul membre permanent de la formation avec le guitariste Andrew Innes, on peut raisonnablement en déduire qu'on lui doit la majeure partie de l'œuvre passionnante de Primal Scream. C'est ce caractère mouvant qui permet sans doute à Primal Scream de se renouveler au gré des changements de line-up et d'orientation musicale, pour produire une musique qui bénéficie tant de l'excitation de la nouveauté que du savoir-faire des anciens. Du rock 'n' roll moderne donc.

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